À Vic-sur-Seille, un lumineux musée

Il est vrai que l’exposition Émile Gallé en 2009 (lire L’œil no 614), particulièrement attractive, a attiré plus de 45 000 visiteurs, dont plus de 500 Japonais. Les chiffres de 2010, soit 30 000 entrées, sensiblement en recul par rapport à 2009, représentent cependant plus du double de ceux de 2008, justifiant pleinement le bon en avant du musée dans le dernier palmarès de L’œil-Le Journal des Arts (L’œil no 626), de la 93e place à la 59e. Une telle progression s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs. Le premier atout du musée départemental Georges de La Tour réside certainement dans la qualité de ses collections permanentes. Conçue autour de deux toiles de Georges de La Tour (Vic-sur-Seille 1593, Lunéville 1652), Saint Jean-Baptiste dans le désert, et un Visage de femme, fragment provenant d’une Nativité ou d’une Éducation de la Vierge aujourd’hui détruite, cette collection parcourt quatre siècles de peinture française, de la fin du xvie à l’orée du xxe siècle. C’est aussi un musée historique et archéologique, grâce à l’abondance et à la valeur des vestiges collectés dans la région, et où les collections sont mises en valeur par la lumineuse architecture intérieure du nouveau bâtiment inauguré en 2003. L’enthousiasme de Gabriel Diss, conservateur du musée, et la capacité de l’équipe à monter des expositions temporaires exigeantes et peu ordinaires, telles la beauté cachée de la céramique japonaise (L’œil no 614) ou l’exposition-dossier sur un portrait de femme attribué à Simon Vouet prévue pour 2011, sont aussi l’une des clefs d’un succès justifié.