Vernon en Seine

Dans le cadre du festival Normandie impressionniste, cette année sur le thème de l’eau, le Musée de Vernon réunit une soixantaine de toiles d’artistes venus capter sur le motif les reflets de la ville et fête à cette occasion son trentième anniversaire. Celui-ci conserve des Nymphéas dont Monet, figure tutélaire de la région, fit don à la ville en 1925. Mais le maître n’est pas le seul illustre peintre sur les rives vernonnaises. Pierre Bonnard s’y installe dans sa propriété nommée « Ma roulotte », d’où il peint la Seine à travers le cadre de sa fenêtre. Dans leur sillage, le peintre natif de Vernon Pierre Maubert abandonne tout cadre pour ne saisir que l’eau, le reflet d’une barque et quelques nymphéas ; la famille Monet suit, elle, le sillage du fleuve à partir de la maison de Giverny.
Ainsi, le peintre américain Theodore Earl Butler, époux de Suzanne Hoschedé, belle-fille de Claude, peint en silhouette pointilliste l’imposante collégiale surplombant Vernon et Blanche Hoschedé, le seul pont qui enjambe le fleuve figé par un temps glacial : Les Glaçons à Vernon et La Seine au pont de Vernon. Cette dernière œuvre, dont la trace était perdue, est présentée pour la première fois grâce au prêt de son collectionneur français. Elle vient enrichir la connaissance et le catalogue de la peintre depuis l’exposition qui lui a été consacrée en 2010 lors de la première édition du festival par le même commissaire [et collaborateur de L’œil], Philippe Piguet.