Qui dit Delft dit Vermeer, et qui dit Vermeer dit, trop souvent, le génie solitaire, élaborant dans le silence de son atelier une œuvre jaillie par miracle de sa palette, telle Minerve sortant tout armée de la cuisse de Jupiter. Le premier mérite de l’exposition « Vermeer et l’Ecole de Delft » organisée conjointement par le Metropolitan Museum de New York et la National Gallery de Londres, est de replacer le « mystère en pleine lumière » du divin Vermeer dans le foisonnant contexte de la Delft des années 1630-70. Un premier groupe d’œuvres évoque la production delftoise à l’époque de la naissance de Vermeer en 1632 : joyeuses compagnies dînant et jouant de la musique d’Anthonie Palamedesz, portraits de Miereveld et Van Vliet, intérieurs d’églises de Van Bassen. Non, Vermeer n’a rien inventé : on buvait du vin, on jouait de la musique, on se promenait dans les ruelles de Delft alors qu’il faisait ses premières dents ! Avançons dans le temps. Que serait Vermeer sans son maître Karel Fabritius, artiste formé chez Rembrandt dont on trouve ici La Sentinelle du Musée de Schwerin, si peu vue ? Que serait-il sans Pieter de Hooch et ses intérieurs poétiques, présent avec un magnifique ensemble de 11 tableaux ? Voici enfin le maître lui-même, triomphant avec 13 œuvres, parmi lesquelles L’Art de la peinture de Vienne, sa toile la plus énigmatique. L’anecdote pittoresque, le quotidien amoureusement décrit par les peintres de Delft sont transcendés dans ces œuvres graves où le temps est aboli. L’exposition de la National Gallery raconte en 75 tableaux l’histoire de ce miracle.
- LONDRES, National Gallery, Trafalgar Square, tél. 020 77 47 28 85, 20 juin-16 septembre.
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Vermeer sous l’influence de Delft
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°528 du 1 juillet 2001, avec le titre suivant : Vermeer sous l’influence de Delft