Comme à chaque édition, la Biennale de Venise est le prétexte à un fourmillement d’événements culturels.
Sur la place Saint-Marc, une gigantesque installation de Claes Oldenburg et Coosje van Bruggen, une queue de lion – animal-symbolique de la ville – annonce la vaste rétrospective que leur consacre le Musée Correr. Depuis 1976, date de leur première collaboration, les époux ont réalisé 34 commandes publiques. Prenant l’allure de gigantesques paires de jumelles, d’une cuillère avec une cerise, d’une bicyclette ou d’une pioche, elles entretiennent un dialogue avec leur environnement urbain, s’affichant comme des symboles à la fois ironiques et ludiques. Rassemblant plus de 200 sculptures, films et vidéos, modèles, dessins, notes et esquisses, en provenance d’Europe et des États-Unis, l’exposition montée par Germano Celant évoque pour la première fois les différentes étapes de conception et de réalisation de ces projets à grande échelle, s’intéressant tout particulièrement au Bicycle (1987) du Parc de la Villette à Paris, au Match Cover (1992) de Barcelone et à l’énorme Soft Shuttlecock commandé par le Guggenheim Museum de New York et exposé à Bilbao.
À noter également, deux sculptures spécialement conçues pour Venise : Corridor Pin et Architecte’s handkerchief. L’architecture est le thème d’une autre exposition à la Fondation Cini. Intitulée « La nouvelle architecture », elle rassemble les nombreux projets d’aménagements de sites clés de la lagune tels que l’Arsenal ou les îles de Giudecca et de Murano, par des architectes de réputation internationale. Parmi eux, le remarquable projet de Frank O. Gehry pour l’aéroport Marco Polo.
À l’autre bout de la ville, dans le Palazzo Zenobio, une splendeur du style rococo qui à lui seul mérite la visite, l’un des plus importants architectes américains contemporains, Philip Johnson, présente son projet pour le Musée de l’Enfance à Guadalajara au Mexique. L’initiative en revient à Adelina von Furstenberg et Art for the world, l’une des associations les plus actives durant
la Biennale de Venise. À quelques pas de là, au Palais Vendramin, le gouvernement portugais, qui n’a pas de pavillon aux Giardini, organise une exposition sur l’un de ses plus fameux artistes : Jorge Molder. Un projet particulièrement original verra le jour à la Fondation Sandretto Re Rebaduengo de Turin, « Sogni/Dreams », dont les commissaires sont Francesco Bonami du Musée d’Art contemporain de Chicago et Hans Ulrich Obrist de l’Arc à Paris. Des artistes et personnalités diverses sont invités à partager leurs rêves avec le public de la Biennale.
La fondation publiera un petit livre relatant tous ces rêves ; édité à 50 000 exemplaires, il sera distribué dans toute la ville pendant les trois jours de visites privées. Quelques-uns de ces rêves apparaîtront également sur les vaporetti ou les ferrys rayonnant autour de la ville, ou sur les pages des quotidiens locaux tels que Il Gazettino.
VENISE, Museo Correr, jusqu’au 3 octobre, Cini Foundation, jusqu’au 13 juin, Palazzo Zenobio, 8 juin-20 juillet.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Venise, en marge de la Biennale
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°507 du 1 juin 1999, avec le titre suivant : Venise, en marge de la Biennale