Artiste multimédia issu de la performance, Arnauld Labelle-Rojoux remet en jeu l’art et ses limites depuis les années 70. Historien et théoricien, on lui doit un ouvrage clef sur la performance (L’acte pour l’art, 1988) qu’il définit comme « un pas de côté échappant aux labels ». Aujourd’hui, il revendique « la parodie, la caricature, le graffiti de pissotière, la pornographie, le rock’n’roll (...) » face « au sérieux forcené de la culture cultivée, attendant la courbette respectueuse et la flagornerie trissotine ». L’exposition qu’il monte à Dunkerque est bâtie sur la plus pure ambiguïté. Le centre est-il occupé par un volume, une sculpture ? Est-ce là l’exposition ? L’installation présentée que l’on pourrait définir comme une sorte de white cube pas vraiment cubique reprend en les divisant par deux les proportions de l’espace de représentation. Deux approches s’offrent alors aux visiteurs : la première, réflexive, structure l’espace ; la seconde, spécifiquement réservée au moins de 12 ans, offre la possibilité de pénétrer à l’intérieur par deux ouvertures aux dimensions réduites. On y découvre des dessins, des objets créés par des enfants détournés par l’artiste. Dans son texte d’intention, Arnauld Labelle-Rojoux brouille un peu plus les pistes : « Détournement de mineurs, alors ? De “mineurs”(le contraire de “majeurs”) plutôt... Façon de dire qu’il n’est d’art qui ne soit pervers ».
- DUNKERQUE, Ecole régionale des Beaux-Arts, 45, rue du Jeu de Paume, tél. 03 28 66 15 60, 7 mai-29 juin et PARIS, galerie Loevenbruck, 40, rue de Seine, tél. 01 53 10 85 68, 19 juin-13 juillet.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°527 du 1 juin 2001, avec le titre suivant : Une exposition peut en cacher une autre