Il est amusant d’imaginer Peter Klasen (né en 1935 à Lübeck, en Allemagne), peintre de la rigueur et du précisionnisme le plus contrôlé, découvrant l’architecture anglo-normande alambiquée de la villa abritant le Musée du Touquet-Paris-Plage, construite en 1925 par l’architecte Henri Léon Bloch.
En grand professionnel, il a su faire un choix de toiles et de sculptures parfaitement adaptées aux espaces de la villa. Les petites salles du rez-de-chaussée aux lambris de bois foncé accueillent des toiles des années 1960 et 1970, dont plusieurs « tableaux binaires » : un fragment de corps humain y apparaît en dissonance avec un objet, peint ou collé, évoquant l’irréductible tension entre la chair vivante, le monde de « l’être » et l’univers des objets, de la consommation. Ces toiles mettent clairement en lumière l’un des ressorts de tout l’œuvre de Peter Klasen : une intranquillité indépassable inhérente à la condition humaine. « Il y a un fil conducteur dans tout mon travail : la solitude, l’angoisse. C’est ce que je ressens de cette société qui finalement nous rend malades. C’est en tant que peintre, avec mes images, que j’essaie de me libérer. » La suite du parcours de l’exposition, au premier étage puis dans une annexe aux volumes épurés – un ancien garage –, confirme de façon démonstrative comment réagit l’artiste face aux risques et aux vanités des apparences. Sur chacune de ses toiles, tout est calculé, rien n’est laissé au hasard, rien ne dépasse d’un millimètre. Avec l’autorité que tout accident, tout dépassement des limites que l’on s’impose peut être source de grand danger.
jusqu’au 13 octobre 2013, Musée du Touquet-Paris-Plage, angle de l’avenue du Golf et de l’avenue du Château, Le Touquet-Paris-Plage (62), www.letouquet-musee.com
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Une exposition Klasen tirée au cordeau
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°661 du 1 octobre 2013, avec le titre suivant : Une exposition Klasen tirée au cordeau