Une création africaine bien assise

Réunissant des pièces de belle qualité issues de collections privées et de ses réserves, il présente un ensemble de sièges, emblèmes du pouvoir, et d’appuis-tête, supports de rêves et d’interaction avec les puissances spirituelles, de fabrication ancienne ou traditionnelle, et qui ont inspiré les créateurs contemporains.
La bibliothèque avec tabouret (1991) de Christian Ndong Menzamet et Antonio Pépin puise dans les répertoires de formes des masques subsahariens. Elle est aujourd’hui conservée dans les collections du Centre national des arts plastiques (Cnap). Le tabouret Tombouctou de Jules-Bertrand Wokam (2005), inspiré de la façade de la mosquée Jingereber du XIVe siècle, résonne douloureusement dans l’actualité du Mali et son patrimoine menacé.

Les artistes puisent ainsi leur inspiration dans leur environnement et leur quotidien et les intègrent avec leurs créations, comme les matériaux de récupération utilisés par Ousmane Mbaye dans ses meubles en tubes et fûts de pétrole. L’humour n’est jamais absent chez Iviart Izamba, surtout dans son fauteuil Mobutu tapissé d’une peau de léopard, symbole de la puissance du chef africain.
Cette scène actuelle, inventive, sur laquelle certains créateurs sont reconnus et diffusés comme Cheick Diallo, repéré en 2005 à l’exposition « Africa Remix » au Centre Pompidou, s’accorde mal avec le terme « design » choisi pour le titre de l’exposition. Loin d’une production en série d’une Europe industrialisée et d’un marché saturé, la création contemporaine africaine n’avait pas besoin de cette dénomination pour apparaître vivante et fascinante.