C’est un poncif éculé, mais qui fait toujours florès : l’art de la Renaissance marquerait une brutale rupture avec le Moyen Âge, privilégiant essentiellement les sujets profanes au détriment de l’art religieux.
Le Musée national de la Renaissance remet les pendules à l’heure et fait une démonstration éclatante de la vitalité de la commande religieuse de l’époque, et plus particulièrement de la virtuosité de la sculpture au mitant du XVIe siècle. L’exposition se focalise sur les années 1540, une période charnière marquée par un profond bouleversement esthétique, avec une aspiration nouvelle à la monumentalité et à la sensualité, inaugurant un nouveau vocabulaire classique. Cette période se distingue aussi par le nombre considérable de commandes, et donc l’émulation entre artistes et foyers, ainsi que par des débats intenses sur le statut de l’image pieuse en pleine Réforme. Pour raconter ce moment décisif, l’exposition s’appuie sur des œuvres exceptionnelles à plusieurs titres. Exceptionnelles par leur qualité, à l’image de l’ensemble des sculptures du jubé de Saint-Germain-L’Auxerrois de Jean Goujon, qui est considéré comme le manifeste de l’art classique français. Exceptionnelles aussi parce qu’elles n’ont, pour certaines, pas été visibles pendant des décennies à cause de leur mauvais état de conservation. À l’instar du relief
Le Martyre de saint Pierre et saint Paul
de François Marchand, qui a bénéficié d’une indispensable campagne de restauration, pour ne pas dire d’un sauvetage.
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Cet article a été publié dans L'ŒIL
n°745 du 1 juillet 2021, avec le titre suivant : Une autre Renaissance