Un siècle de photographie latino-américaine

Afin de justifier ce focus sur la photographie sud-américaine organisé dans les nouvelles salles d’exposition temporaire du musée sont convoqués les liens de Georges Bemberg avec l’Argentine, ce dernier étant est né à Buenos Aires. Alexis Fabry, commissaire de l’exposition, rappelle également les liens avec l’Amérique du Sud de Leticia et Stanislas Poniatowski dont la collection de photographies se déploie dans l’hôtel d’Assézat. « La princesse est née en Argentine ; elle a des liens de parenté avec Georges Bemberg, et une partie de la famille de Stanislas Poniatowski a émigré au Mexique au début du XXe siècle », explique-t-il. Le commissaire, qui a supervisé par ailleurs plusieurs expositions en France sur la scène photographique américaine, connaît bien cette collection puisqu’il a aidé le couple à la constituer et poursuit aujourd’hui encore sa collaboration. Montrée pour la première fois en France aux Rencontres d’Arles 2017, sous l’angle des mutations urbaines, elle révèle ici tout un pan de la photographie sud-américaine méconnu : celui du glamour qui, du portrait rehaussé de couleur au collage détournant les codes visuels, évoque, du début du XXe siècle à nos jours, les célébrités populaires ou de l’underground, l’intime, les luttes, les revendications et les libertés prises aussi sous le joug des dictatures. La plupart des photographes ou artistes sont inconnus, chacun porteur d’une histoire individuelle et collective.