Dans La Maison aux quinze clefs, Frank Horvat disait, avoir « eu la chance […] de s’acclimater à six pays différents et de voyager dans pas mal d’autres.
De penser, parler et écrire en quatre langues. De photographier toutes sortes de sujets, de différents points de vue et avec différentes techniques. D’avoir d’autres intérêts que la photo – comme l’écriture et l’oléiculture. Mon écriture ne m’a pas toujours avantagé. » La diversité de ses travaux non plus, qui « a contribué à brouiller les pistes », souligne Virginie Chardin, commissaire d’une exposition issue d’un travail mené dans les archives du photographe, décédé en 2020. « L’ouverture de ces archives par la famille permet de remettre des repères », dit-elle. L’exploration des années 1950-1965 en est un. Elle se révèle pleine d’enseignements et de découvertes, tel ce premier livre insoupçonné sur la capture des éléphants sauvage, édité en 1957, bien avant J’aime le strip-tease. Trois périodes se distinguent : celle du photojournalisme, courte (comme sa présence chez Magnum), mais riche en reportages marquants au Pakistan, à Londres ou à Paris, avant qu’il ne réalise ses premières images de mode en 1957, deuxième étape aux images iconiques. Le voyage autour du monde, entrepris en 1962-1963, est une troisième période que l’on connaît moins. Elle révèle nombre d’images inédites, tout aussi marquantes par ce regard si sensible qu’il porte sur les femmes. Mais, là, Horvat capte dans leur regard la mélancolie, un mal-être, miroirs de ses tourments. Cette période exprime un besoin de se confronter à d’autres réalités, d’échapper à une certaine vie. On repense alors à ses mots : « Une photo ne dit pas seulement ce que son auteur voudrait, mais aussi ce qu’il dit sans le vouloir. »
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Un nouveau Frank Horvat
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°757 du 1 septembre 2022, avec le titre suivant : Un nouveau Frank Horvat