Un daniel Firman ça surprend énormément

Il n’y  va pas chez lui d’une simple ruade, mais d’un véritable retournement, du sens comme de la forme. Intitulée « La matière grise », son exposition à Lyon n’évoque pas seulement la peau de cet éléphant, nommé Nasutamanus, qu’il a jadis planté sur sa trompe et qu’il fait tenir cette fois-ci à l’horizontale par on ne sait quel miracle, mais tous les sens possibles de cette expression. De sorte que chacune des pièces présentées en propose une interprétation spécifique.

« La question du vivant est essentielle pour moi dans cette exposition, prévient l’artiste, pour élargir la perception de mon travail. » Si l’art de Firman est d’abord et avant tout visuel par cette façon qu’il a de surprendre le regard à l’expérience de situations inédites, incongrues et impensables, ses œuvres fonctionnent comme des métaphores d’une forme de vitalisme universel à laquelle la notion de temps est étroitement liée.

L’ensemble des pièces intitulé Je tourne autour de la Terre en est une singulière illustration, de même que le choix qu’il a fait de solliciter la compagnie de danse Les gens d’Uterpan à s’infiltrer dans le parcours de son exposition, comme pour souligner cette relation de son travail au vivant. L’exposition lyonnaise est par ailleurs l’occasion de nous faire prendre la mesure de l’importance des musiques acoustique et sérielle dans sa démarche, comme en témoigne son installation Drone Project.