En 1971, le Monastère royal de Brou dévoilait une facette passionnante de l’art du XIXe siècle tombée dans les oubliettes : la peinture troubadour.
L’exposition suscita un regain d’intérêt pour le « genre anecdotique » ; un engouement universitaire en revanche peu partagé par les musées français, qui n’y ont depuis consacré aucune manifestation d’envergure. L’initiative de Brou et du Musée des beaux-arts de Lyon de proposer une exposition double, pour dresser l’état de la recherche sur cette question, apparaît donc comme un événement à plus d’un titre [lire aussi p. 58]. Les deux volets de « L’invention du passé » réunissent en effet plus de 320 œuvres ; des pièces les plus célèbres du courant aux découvertes les plus récentes. Ingres, Delaroche, Richard et Révoil dialoguent ainsi avec des artistes plus confidentiels, mais à redécouvrir d’urgence, comme Rosalie Caron, Millin du Perreux, Louis Gallait ou encore Francesco Hayez. Les deux parcours développent des thèmes distincts. À Brou, en écho à l’importance patrimoniale du site, l’accent est mis sur le culte des monuments médiévaux et, en hommage à sa fondatrice Marguerite d’Autriche, qui érigea ce bâtiment funéraire par amour pour son jeune époux décédé, la manifestation met en évidence le goût troubadour pour les passions tragiques. À Lyon, les sections consacrées à la représentation des vies d’artistes et à la diffusion de ce genre à travers l’Europe valent à elles seules le détour. Ajoutez à cela un travail scientifique de haute volée et une médiation réussie : on frise la perfection !
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Troubadour, mon amour !
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Abonnez-vous dès 1 €« L’invention du passé, histoire de cœur et d’épée en Europe »
Musée des beaux-arts de Lyon
www.mba-lyon.fr
« L’invention du passé, gothique mon amour »
Monastère royal de Brou, Bourg-en-Bresse
brou.monuments-nationaux.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°669 du 1 juin 2014, avec le titre suivant : Troubadour, mon amour !