Rares sont les œuvres à synthétiser à ce point la quintessence de leur époque. L’érotisme espiègle, l’extrême raffinement et la virtuosité technique de L’Amour se taillant un arc dans la massue d’Hercule d’Edme Bouchardon en ont fait l’ambassadeur de la sculpture française du siècle des Lumières.
Une icône un brin écrasante, car si elle a assuré la renommée de son auteur à travers les siècles, elle a aussi occulté le reste de son extraordinaire carrière. Jugez un peu : sculpture religieuse, portrait, monument public, médaille et, évidemment, petites compositions profanes, Bouchardon s’est essayé – et illustré – dans tous les genres alors en vogue. Une variété et une prolixité d’autant plus étourdissantes quand on sait que, contrairement à nombre de ses confrères, Bouchardon ne se cantonnait pas à la conception de modèles, mais qu’il était aussi praticien. Sa première grande monographie, organisée par le Louvre, rend enfin justice à l’exceptionnelle étendue de ses talents, en réussissant la gageure de réunir quasiment toute sa production ! Derrière des œuvres éblouissantes de grâce et de maîtrise, on découvre aussi une facette inattendue, particulièrement attachante et moderne, de la personnalité de l’artiste. Car le ténor, auréolé de gloire et couvert de commandes prestigieuses, était également un infatigable graphomane qui dessinait sans cesse, et le plus souvent pour son seul plaisir. Ses superbes sanguines, d’une étonnante fraîcheur, sont l’une des belles surprises de cette exposition qui fera date.
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Tout Bouchardon en une exposition
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Abonnez-vous dès 1 €Musée du Louvre, palais du Louvre, place du Carrousel, Paris-1er, www.louvre.fr
Légende Photo :
Edme Bouchardon, L’Amour se taillant un arc dans la massue d’Hercule, marbre, Musée du Louvre, Paris © Photo RMN (Musée du Louvre)/H. Lewandowski
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°694 du 1 octobre 2016, avec le titre suivant : Tout Bouchardon en une exposition