À l’ère de la photographie numérique, on aurait tendance à oublier que le dessin fut, jusqu’à une époque récente, la technique reine pour représenter la nature.
Le médium s’impose, dès la fin du XVIe siècle, aux artistes italiens et étrangers qui convergent à Rome pour s’imprégner de l’Antique et de la beauté de la campagne environnante. L’École des beaux-arts de Paris expose une trentaine de feuilles, témoins de cet engouement transalpin, entre 1600 et 1650. Pendant ce demi-siècle, la pratique du dessin répond à une vision nouvelle de la nature observée comme telle. Deux types de dessins sont présentés. Des études de plein air d’abord, qui se caractérisent par leur spontanéité. Elles servent aux artistes à croquer un motif d’architecture, à décrire les plantes ou le débit d’un cours d’eau, à retenir des impressions colorées ou lumineuses rendues par de subtils contrastes de lavis. D’autres feuilles, plus élaborées, compilent les éléments dessinés d’après nature pour composer des paysages de plus en plus idéalisés. Les Flamands, depuis Paul Bril, arrivé à Rome en 1582, ont joué un rôle prépondérant dans la naissance du paysage moderne. Les Français et les Italiens, à l’image du Lorrain et de Grimaldi, ont ensuite contribué à sa version idéalisée que l’on retrouve à fresque aux décors des palais romains contemporains. Pour arriver à ce stade, les artistes ont dû d’abord observer, puis copier la nature pour elle-même. Un pas de géant qui obligea les artistes à dépasser leur réticence atavique à représenter l’infini du ciel et de la terre.
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Tous à Rome !
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°667 du 1 avril 2014, avec le titre suivant : Tous à Rome !