Pour preuve de l’impossible inventaire de cette « envolée lyrique », la place décisive occupée par Wols, dont les toiles hallucinées semblent comme égarées dans le corpus. Soutenue par Paulhan ou Sartre dès les années 1940, l’œuvre du peintre allemand exprime un destin douloureux, tandis que la surface de ses toiles accueille encore des résidus de figures. Les grouillements informels improvisés, tracés à la plume ou à l’aquarelle, puisent leur syntaxe agitée dans l’automatisme surréaliste auquel Wols ajoute une poésie mystique empruntée à l’Extrême-Orient.
Le champion médiatique de l’abstraction lyrique
Georges Mathieu a vingt-six ans lorsqu’il rencontre cette peinture « existentielle », et l’énergie nécessaire pour donner à cette envolée lyrique l’autorité nécessaire à l’établissement d’un groupe.
Ses explosions calligraphiques qualifiées de tachisme, à l’image de son Grand Syllogisme conjonctif (1955-1956), sa façon chorégraphiée d’y intégrer vitesse et improvisation et leur mise en spectacle lui offrent une renommée internationale dès les années 1950. Mathieu se fait alors le champion médiatique d’une abstraction libérée, qu’il oppose à toute abstraction construite.
Hartung, autre figure emblématique développe dès les années 1940 une grammaire graphique et picturale puissante, toute en tensions et en actions, engageant le corps dans la pratique picturale.
Mais la surface investie de signes au fusain et à la mine de plomb datée de 1945 rend compte d’une organisation spatiale complexe, qui se concentre sur la finalité de la peinture elle-même. Un questionnement devenu sujet même de la peinture et qui traverse un pan tout entier de l’abstraction lyrique.
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Tachisme, art informel, art gestuel... et autres lyrismes picturaux !
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°580 du 1 mai 2006, avec le titre suivant : Tachisme, art informel, art gestuel... et autres lyrismes picturaux !