Sur un air de retrouvailles

Passionnant, l’angle de l’autoportrait choisi pour cette exposition a rencontré un grand succès auprès du public. La monographie Willy Ronis qui lui succède aujourd’hui rebat elle aussi les cartes d’une œuvre pourtant connue, en privilégiant l’approche thématique à celle chronologique. À partir du fonds photo et des archives du photographe détenus par la Médiathèque du patrimoine et de la photographie, Sophie Kervran, conservatrice en chef du musée, a construit un itinéraire autour de ce que Ronis a aimé photographier toute sa vie. À savoir les manifestions, les défilés du 1er mai, les bals du 14 juillet et les fêtes, les amoureux et les scènes de rue ou de bar. « Se retrouver », titre donné à l’exposition, montre ainsi autant les luttes, les instants de bonheur et la passion de Ronis pour la musique, que le dénuement et les grandes solitudes. De la joie éprouvée par la foule lors de la victoire du Front populaire (qui ouvre le parcours) aux scènes des premiers congés payés (qui le boucle), l’exposition alterne les images passées à la postérité et d’autres méconnues, dans une articulation régulièrement ponctuée de focus peu explorés, comme celui sur la musique, auquel l’exposition réserve une belle place compte tenu de l’importance que la musique tint dans l’œuvre d’un homme qui se préparait, jeune, à devenir musicien et non photographe.