STRASBOURG
Art Contemporain - On conseille vivement aux visiteurs de parcourir l’introduction éclairante du catalogue de l’exposition « Mode d’emploi ».
Une lecture nécessaire pour approcher ce pan de l’art contemporain où souvent, derrière des œuvres plastiquement « maigres », parfois même à la limite de la visibilité, se cache un processus complexe. Selon les commissaires, ces travaux appartiennent à la même famille que les plans, les recettes, les scripts ou les scénarios. Autrement dit, quand le projet est aussi important que le résultat définitif. Le mot-clé est « protocole », un terme choisi pour désigner des œuvres qui « se manifestent à partir d’un énoncé, formulé par l’artiste qui décrit les conditions de son apparition », peut-on lire dans le catalogue. Ce principe est déjà clairement exprimé par Lawrence Weiner, le pionnier d’Art and Language, une pratique qui se fonde sur les énoncés verbaux. Inévitablement, on songe également à l’art conceptuel, pour lequel l’idée l’emporte sur la réalisation. Parmi les œuvres présentées à Strasbourg, on peut préférer celles qui réussissent à garder un aspect poétique : Yona Friedman et son prototype improvisé de type « nuage » (2009), La Bibliothèque des silences de Marianne Mispelaëre qui dresse la liste des langues éteintes depuis 1988, année de sa naissance, ou encore La Ligne fantôme d’Ismaïl Bahri (2006-2021). Ces trois artistes réussissent à échapper à l’aspect rigide, voire obsessionnel du protocole, qu’ils considèrent comme un outil et non comme une fin en soi.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°780 du 1 novembre 2024, avec le titre suivant : Suivez le protocole