Sous le soleil exactement

Ne disposant pas de lieu pour montrer sa collection, le FMAC offre depuis quelques années à des commissaires de s’emparer de ses œuvres afin d’en proposer une approche inédite. Enthousiasmée par la richesse du fonds, Carole Rigaud, directrice de l’espace d’art Halle Nord à Genève, a accepté de relever le défi, en proposant à l’artiste  Julien Amouroux, alias Le Gentil Garçon, de l’embarquer avec elle dans l’aventure. Et c’est Patricia Buck, responsable des expositions au Lieu unique, qui a décidé de les soutenir dans leur proposition. Deux ans après le lancement du projet, cela donne « Tout ce qui se fait sous le soleil ». L’exposition tient toutes ses promesses : un beau panorama d’œuvres signées d’artistes talentueux, que l’on découvre pour la plupart. Même si l’on peut regretter le propos de l’exposition un peu calqué a posteriori pour justifier le choix des œuvres, la sélection très épurée permet de mettre en valeur chaque œuvre. Construite autour du film de Sadie Bening German Song reprenant la chanson du groupe COME, l’exposition explore les paysages, qu’ils soient métaphysiques ou sonores. La photographie sort du lot avec le travail de Balthasar Burkhard et sa série des Veines réalisée à la fin des années 1980. Vus de très près, des bras aux veines saillantes se transforment en longues branches. La série de photographies embrumées de Claudio Moser [Sans titre (Roissy), 1995] nous plonge dans le tarmac de l’aéroport pour un départ qui clôture en beauté l’exposition.