Sous la tente de Napoléon

Car ressusciter le bivouac de Napoléon Ier, c’est aussi célébrer un âge d’or de l’artisanat ; quand bronziers, ébénistes, serruriers et orfèvres rivalisaient d’ingéniosité pour satisfaire les désirs de confort et d’apparat de l’Empereur. Une trentaine de créateurs ont ainsi imaginé lits, tables, fauteuils et quantité d’autres objets compacts et pliables. Napoléon, qui fut l’un des souverains à passer le plus de temps en campagne, voyageait ainsi toujours avec de quoi dormir, faire sa toilette, travailler et manger. Des éléments de base qui composaient le « service léger », qui n’a de léger que le nom puisqu’il pesait 882 kilos ! L’aspect pratique, et moderne, de ces pièces surprend autant que leur faste, y compris celui des objets les plus triviaux. Le bidet, réalisé par Biennais tout de même, est par exemple constitué de matériaux aussi nobles que l’acajou, l’ébène et le bronze doré. Face aux reliques intimes, se dresse, majestueuse, la tente restituée. Elle a été remontée grâce à une structure conçue par l’Atelier de recherche et de création, qui la supporte sans altérer les textiles restaurés par le Mobilier national. Intelligemment, la manifestation s’inscrit d’ailleurs dans le circuit de l’exposition « L’esprit et la main » qui révèle le travail et l’inventivité des ateliers contemporains de l’illustre maison. Une jolie passerelle entre les savoir-faire d’hier et ceux d’aujourd’hui.