Sobrino, première partie d’une année anniversaire

Formé aux Arts et métiers de Madrid puis à l’École des beaux-arts de Buenos Aires, il rencontre à cette période de nombreux artistes appartenant au groupe Arte Concreto. À la fin des années 1950, il s’engage dans la voie de l’abstraction géométrique. Installé à Paris, il cofonde le GRAV (Groupe de recherche de l’art visuel) avec Julio Le Parc et Horacio Garcia Rossi auxquels se joignent Joël Stein, François Morellet et Jean-Pierre Yvaral (le fils de Vasarely). Tous ces artistes ont un maître-mot : démystifier l’art, démocratiser l’accès à la culture, et aux arts visuels en particulier. Et, pour ce faire, révolutionner la notion d’esthétique, renouveler la création avec une certaine économie de moyens en utilisant un langage géométrique, des matériaux industriels, la lumière, le mouvement, etc. et laisser au public toute liberté d’action et de réaction. À l’instar du collectif, Francisco Sobrino opte pour un vocabulaire épuré, strictement géométrique permettant une compréhension immédiate par le spectateur, mais il marque cependant un point de rupture en délaissant l’autonomie de l’œuvre. L’exposition propose un parcours rétrospectif de son œuvre dans la galerie et dans le parc du château, depuis ses premiers dessins aux jeux formels de progressions mathématiques qui donnent un aspect tournoyant à ses compositions, l’apparition du relief et de la profondeur sur des constructions résolument planes, ses travaux sur l’aléatoire, l’exploration du rythme et des systèmes combinatoires chers à l’art concret jusqu’aux réalisations en relief jouant de l’espace et de la lumière. Des œuvres ouvertes, interactives, en Plexiglas ou en acier poli, dont l’objectif est l’interaction toujours accrue entre le spectateur et son environnement.