NÎMES - Inauguré l’an passé, le Carré d’art – Musée d’art contemporain de Nîmes – poursuit, sous la houlette de Guy Tosatto, une programmation résolument internationale.
Après l’espagnol Juan Muñoz, l’Allemand Sigmar Polke présentera, dans les salles conçues par Norman Forster, plus de trente tableaux. Il ne s’agit en aucun cas d’une rétrospective (le Musée d’art moderne de la Ville de Paris l’avait réalisée en 1988), mais d’une exposition de peintures récentes qui sont liées par un même thème : l’Histoire.
On se souvient que Sigmar Polke avait présenté en 1989 à la galerie Crousel-Robelin Bama une série consacrée à la Révolution française. Depuis plusieurs années, ce transfuge polonais, né en Silésie en 1941, a traité des déchirements de l’histoire avec une iconographie et un style sans complaisance. Il avait présenté, il y a quelques années (Miradors, 1984-1988), des images des camps d’extermination nazis avec une froideur qui n’interdisait pas, cependant, une certaine séduction. D’où l’ambiguïté manifeste de ces œuvres, qui ouvre incontestablement sur une conscience aiguë et douloureuse de la mort. La peinture aussi est une ignominie, a pu déclarer Polke, qui n’hésite pas à intégrer à ses pigments des poisons. "La peinture, dit-il encore, doit être dangereuse." L’histoire, qui est elle-même le lieu de l’ignominie et des bouleversements, devait nécessairement rentrer dans le répertoire de l’artiste.
Carré d’art - Musée d’art contemporain, du 8 juillet au 9 octobre.
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Sigmar Polke inédit
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°5 du 1 juillet 1994, avec le titre suivant : Sigmar Polke inédit