Senteurs de roses et de jasmin

Au Musée international de la parfumerie, le parcours chronologique croise histoire, technique et arts décoratifs. Depuis 2007, l’institution varoise dispose aussi de jardins à quelques kilomètres de là, à Mouans-Sartoux, où sont cultivées, sur près de trois hectares, des plantes odorantes et de nombreuses variétés de fleurs. C’est dans cet éden que Célia Pernot a créé les photographies présentées dans les espaces dévolus aux expositions temporaires. Invitée en résidence par le musée, la photographe a aménagé un studio dans la serre du jardin, où elle a suspendu des plantes qu’elle a photographiées sur fonds noir, dans l’esprit de la peinture flamande et hollandaise du XVIIe siècle. Au rythme de ses séjours et des saisons, le jardin est aussi devenu le cadre de portraits des personnes qui y travaillent, et de photographies de paysage. À son tour, Célia Pernot a construit une vision enchanteresse de cet univers dont l’harmonie apporte à l’hiver les couleurs qui lui font défaut. Bouquet de pivoines, lilas, narcisses, jasmins, roses de mai ; rhizome d’iris ou tubéreuse lestée d’un caillou ; mimosas et laine de mouton associés évoquent des histoires de terroir. Un banc sous un acacia en début de floraison est une autre invite à la contemplation. Un monde de senteurs et de savoir-faire qui ne serait pas, sans l’attention que lui portent ceux et celles qui l’entretiennent ou qui gravitent autour de lui, et que l’on découvre pas à pas au fil de portraits tout aussi délicats.