Art moderne

musée

Salvador Dalí­, quand la science rêve

Par Maldonado Guitemie · L'ŒIL

Le 1 juillet 2000 - 221 mots

Donner une forme à l’informe et un corps aux rêves, faire voir l’invisible et explorer les frontières labiles entre la vie psychique et la vie physique, tels sont quelques-uns des buts poursuivis par Salvador Dalí. Pour ce faire, il a recours à sa technique illusionniste si rassurante (héritée, parmi d’autres, de Vermeer) et explore systématiquement les lois de la perspective. Mais son réalisme photographique est mis au service de l’invisible, ses perspectives sont savamment distordues et Dalí, grand expérimentateur en matière de perception, de vision et de représentation, cultive amoureusement les aberrations optiques : hallucinations, anamorphoses, hologrammes ou encore effets stéréoscopiques. Tout son art se situe aux confins de la vue, dans ces zones où réel et imagination se confondent et plongent dans l’inconnu, encouragé par les évolutions contemporaines de la photographie et des sciences. Au début du siècle en effet, alors que la psychanalyse démonte certains mécanismes de la vie intérieure, la photographie supposée indice du réel se révèle déformante et menteuse, tandis que la science (depuis la relativité d’Einstein) construit, sur des hypothèses, des mondes nouveaux en lieu et place du nôtre. Autant de remises en question des fondements de la connaissance empirique qui, en accusant les illusions des sens, ne peuvent qu’encourager une exploration intensive d’autres réels possibles.

ÉDIMBOURG, Scottish National Gallery of Modern Art, 23 juillet-1er octobre.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°518 du 1 juillet 2000, avec le titre suivant : Salvador DalÁ­, quand la science rêve

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