Photographie - Les portraits de Paolo Roversi (né en 1947) sont des concentrés d’intimité, de mystère et d’enchantement.
La monographie que lui consacre le Palais Galliera rend particulièrement sensible cette dimension de l’œuvre du photographe italien trop rapidement catalogué comme photographe de mode. Certes sa renommée s’est construite à travers les commandes des plus grandes marques (Dior, Chanel…) et des couturiers les plus prestigieux (Yohji Yamamoto, Comme des Garçons, Alexander McQueen, Martin Margelia, Cerruti…) comme des plus illustres magazines de mode (Harper’s Bazaar, Vogue Italie…) : d’où l’intérêt porté par le Musée de la mode de Paris à son itinéraire. Il reste que les photographies réalisées ou non dans ce cadre-là relèvent d’une constante depuis plus de cinquante ans, celle de l’usage du portrait pour exprimer sa vision de l’être et de la beauté. Le commissariat que signe Sylvie Lécaillier, chargée de la collection photographique du Palais Galliera, ainsi que la scénographie d’Ania Martchenko, rendent particulièrement perceptibles cette caractéristique de l’œuvre et de l’itinéraire. Dans l’atmosphère devenue feutrée des salles d’exposition du Palais Galliera, un monde en soi peuplé de portraits individuels de femmes, d’hommes et d’oiseaux à la beauté silencieuse et lumineuse se découvre sans chronologie. De leur présence émane une intériorité profonde, différente de l’un à l’autre. Des modèles récurrents (Stella, Saskia, Audrey, Guinevere…) se prêtent au jeu, vêtues ou nues. En couleur ou en noir et blanc, les consonances visuelles, que renforcent l’usage du Polaroïd et du flou, sont subtiles. Installé à Paris depuis 1973, Paolo Roversi a fait de son studio le cadre exclusif de la prise de vue. Un mur de portraits en noir et blanc l’évoque en filigrane au cœur du parcours, avec, en contrepoint, le cheminement en photographie narré au fil de quelques ouvrages et documents de travail, qui rendent perceptible ce qui le meut le photographe depuis ses débuts.
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Roversi, une vision de la beauté
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°776 du 1 juin 2024, avec le titre suivant : Roversi, une vision de la beauté