Le regard humain se fait-il toujours piéger par ce qu’il croit voir et identifier ? Le monde visible n’est-il qu’un trompe-l’œil ? Joueur et malin, Robin Collyer analyse et dissèque les mécanismes du regard, sans crainte de déstabiliser le spectateur.
Formé dans le contexte de l’art minimal et conceptuel nord-américain, Collyer photographie et sculpte depuis les années 1970. Né à Londres en 1949, il vit à Toronto. Son travail a été exposé en 1987 à la Documenta 8 de Kassel et en 1993 à la Biennale de Venise.
Le centre d’art Le Point du jour accueille une dizaine de sculptures et plus d’une trentaine de photographies datées de 1973 à 2012. Dans les deux salles d’exposition au sol goudronné d’un noir intense, le parcours est troublant. Pourquoi montrer des photos de très banales petites maisons de la banlieue de Toronto ? Ce sont tout simplement des décors abritant des transformateurs électriques, insoupçonnables derrière des façades ordinaires. Et que penser d’un panneau électoral sans texte, d’un présentoir de pharmacie où les boîtes de médicaments ne portent aucune inscription ? Les formes n’existent que pour elles-mêmes, hors de toute valeur d’usage.
Joueur, Robin Collyer l’est également comme sculpteur, mais le jeu peut devenir grave. Conduit, une sculpture de 1990, où sont disposées des vues de la Maison Blanche et des cartes à collectionner représentant des « acteurs » de la guerre du Golfe, est inspirée par un épisode guerrier : une roquette tirée dans un conduit d’aération avait fait exploser un QG irakien. En regard de ce qu’elle évoque, cette sculpture peut paraître bien légère.
Le Point du jour, 109, avenue de Paris, Cherbourg-Octeville (50), www.lepointdujour.eu
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Robin Collyer, léger et grave à la fois
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°645 du 1 avril 2012, avec le titre suivant : Robin Collyer, léger et grave à la fois