Respiration conceptuelle

C’est à partir de ce constat, et de la nécessité de se reposer et de respirer qui en découle, que Cédric Fauq, commissaire au CAPC de Bordeaux, a pensé cette exposition. Il a souhaité « transformer le musée en machine d’assistance respiratoire temporaire », le changer en une « véritable aire de repos afin de respirer différemment ». C’est sans images, ou presque, qu’il a décidé de le faire, à rebours du flux incessant d’images dont nous sommes abreuvés quotidiennement. Il a développé l’idée de l’exposition comme « atmosphère », que l’on découvre en déambulant – sans cartels, mais avec un livret de visite (dense, mais assez peu pratique) en main. L’exposition, qui commence à l’extérieur, sur la façade, occupe la grande nef du musée et s’immisce dans des endroits inhabituels, jusque dans les interstices – les ascenseurs ou les toilettes. Si elle n’est pas purement visuelle, l’expérience est sensorielle. En effet, la part belle est faite aux œuvres sonores – celles de Cally Spooner, notamment –, certaines sont olfactives – Adam Farah-Saad a créé un parfum spécialement pour l’exposition –, tandis que le visiteur est invité à goûter la boisson concoctée pour l’occasion par Abbas Zahedi. L’exposition n’en demeure pas moins plutôt aride et probablement un brin trop conceptuelle pour pouvoir parler au plus grand nombre, en dépit de l’« espace ressources » dans lequel des vidéos sont présentées afin d’expliciter le concept, les ambitions et les enjeux de l’exposition.