À tous ceux qui proclamaient haut et fort la mort de la peinture dans les années 1970, les artistes de la trans-avant-garde italienne ont apporté un démenti des plus convaincants. Appuyés par un essai en forme de manifeste publié par Achille Bonito-Oliva en 1979, Sandro Chia, Francesco Clemente, Enzo Cucchi, Nicola De Maria et Mimmo Paladino, éminents représentants de ce « retour à la peinture », développent leurs recherches en réaction contre la tendance des années 1970 à privilégier dans la création artistique le concept – l’Arte povera, l’art minimal… –, au détriment de la matérialité de la peinture et du travail physique de l’artiste. Les cinq peintres réunis au château de Villeneuve à Vence – institution qui organisait d’ailleurs l’an dernier une exposition très réussie sur l’Arte povera – proposent une immersion dans la matière, par le biais d’œuvres souvent figuratives, nourries de références et de citations. Chia et De Maria privilégient la couleur, tandis que Clemente, marqué par la tradition classique, judéo-chrétienne et orientale, fait la part belle aux métaphores et aux références mythologiques, se mettant également en scène dans des autoportraits. Cucchi puise son inspiration dans l’art italien pour offrir une peinture à la matière épaisse, d’une grande expressivité. Nourrie d’influences multiples – l’art primitif, l’art populaire autant que les motifs décoratifs byzantins –, l’œuvre de Mimmo Paladino est davantage tournée vers l’installation, entre objets, peinture et sculpture, en utilisant néanmoins les techniques classiques de l’huile, de la fresque ou de la détrempe.
« Le retour à la peinture, les inventeurs de la transavanguardia », VENCE (06), château de Villeneuve, fondation Émile Hugues, 2 place du Frêne, tél. 04 93 58 15 78, 25 juin-27 novembre.
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Regards sur la trans-avant-garde italienne
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°573 du 1 octobre 2005, avec le titre suivant : Regards sur la trans-avant-garde italienne