Si on a pu assister en 2021 à une vague de programmations « féminisées » des musées à travers l’Europe, les institutions bâloises ont été au rendez-vous des expositions d’artistes femmes.
Le Campus Vitra, situé en territoire allemand à quelques kilomètres de la frontière bâloise, n’est pas en reste non plus, en consacrant ses deux expositions temporaires à la question féminine dans le design, un sujet encore peu abordé. Au Schaudepot d’abord, archives des créations de l’entreprise, ce sont des pièces signées par des designers femmes qui sont mises en lumière : de la table Mesa de l’architecte Zaha Hadid (la pièce la plus onéreuse de la collection Vitra) aux dernières créations d’Inga Sempé (Ruché) ou Matali Crasset (le ludique fauteuil Extension de générosité), la présentation réserve de belles surprises. Un peu plus loin sur le campus, au Vitra Design Museum lui-même, le propos se fait plus historique et didactique : ce sont cent vingt années de design au féminin à travers les figures de quatre-vingts créatrices qui sont passées au crible par le biais d’un découpage chronologique en quatre chapitres. Les pionnières du design des années 1920-1950 sont évidemment présentes : on se plaît à retrouver les stimulantes créations de Charlotte Perriand et d’Eileen Gray, mais aussi, de manière plus surprenante, le cas des femmes de designers ou d’architectes comme Ray Eames, l’épouse de l’Américain Charles, ou Aino Aalto, dont le rôle auprès de son époux Alvar est aujourd’hui réévalué. Avant elles, quelques femmes singulières avaient un peu plus tôt posé les bases d’un « design social » en Allemagne au sein du mouvement Bauhaus ou aux États-Unis, mais de manière sporadique. La troisième section révèle les personnalités éclatantes et émancipées de femmes designers pendant les trois décennies 1960 à 1980 – de Gae Aulenti aux univers pop et colorés de la finlandaise Marimekko – avant de laisser, dans un dernier temps, le champ libre aux nombreuses créatrices de talent contemporaines. Conclusion de cet état des lieux : le rôle moteur des femmes dans ce domaine n’est décidément plus à démontrer.
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Regards inédits sur le design au féminin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°750 du 1 janvier 2022, avec le titre suivant : Regards inédits sur le design au féminin