Après s’être intéressé l’été dernier à montrer ce qu’il en était des « Rayures dans l’art textile ancien », le Musée de Mantes-la-Jolie, soucieux de faire valoir cette forme particulière, se tourne aujourd’hui vers l’art contemporain. « Rayures, acte II » présente ainsi tout un ensemble d’œuvres de Luc Peire à Sean Scully, en passant par Frank Stella, Martin Barré, François Morellet, Dan Flavin, Vincent Bioulès, Geneviève Asse et quelques autres, sans que cela soit pour eux ni l’effet d’un style, ni une marque particulière, ni une quelconque signature. Daniel Buren qui pourrait à juste titre s’en revendiquer, a préféré pour sa part ne pas y participer, craignant de voir l’aspect architectural de son travail noyé parmi les œuvres « rayées » des autres exposants. Si son absence ne peut passer inaperçue, elle n’handicape en aucune façon l’ensemble présenté, d’autant que le propos s’avère d’une richesse considérable et que les modes d’usage des uns et des autres sont très différents. Qu’elle soit mise en œuvre dans toutes sortes de jeux formels, qu’elle instruise une appréhension dynamisée de l’espace et du temps, qu’elle serve une réflexion sur la couleur, qu’elle détermine une structure, un rythme, une scansion, la rayure est un formidable outil visuel. Elle offre aux artistes l’occasion d’activer nos capacités perceptives et de les mettre à l’épreuve dans le contexte d’expériences phénoménologiques les plus variées. Entre une immédiate visibilité et la complexité des déclinaisons qu’elle suscite, dans ce jeu volontiers multiplié qui la détermine, la rayure est assurément l’un des motifs abstraits qui a fourni le plus de résolutions plastiques.
MANTES-LA-JOLIE, Musée de l’Hôtel-Dieu, jusqu’au 26 septembre.
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Rayures, acte II
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°509 du 1 septembre 1999, avec le titre suivant : Rayures, acte II