Art contemporain

Draguignan (83)

Quatre artistes pour une chapelle

Musée des beaux-arts – Jusqu’au 22 septembre 2024

Par Itzhak Goldberg · L'ŒIL

Le 25 juin 2024 - 318 mots

Art Religieux  - Le monde entier connaît la chapelle du Rosaire à Vence, décorée par Henri Matisse (1948-1951).

Une autre chapelle, Sainte-Roseline, située aux Arcs-sur-Argens est, elle, beaucoup moins connue. On y trouve pourtant des vitraux réalisés par Jean Bazaine et Raoul Ubac, du mobilier liturgique et des bas-reliefs exécutés par Diego Giacometti, ainsi qu’une mosaïque, œuvre de Marc Chagall. Le Musée des beaux-arts de Draguignan, récemment rouvert après une rénovation de grande ampleur, présente l’ensemble des travaux préparatoires pour ce décor. L’aventure est exceptionnelle : il ne s’agit pas d’une commande faite par les autorités religieuses, mais d’un ex-voto de Marguerite Maeght, qui entend ainsi remercier la sainte provençale après la naissance de son unique petit-fils. Le projet a lieu dans les années 1960, peu de temps après l’ouverture de la Fondation d’Aimé et Marguerite Maeght, en 1964, à Saint-Paul-de-Vence. Le parcours, pédagogique, commence par des portraits de sainte Roseline par Nicolas Mignard, et de Marguerite par Alberto Giacometti. Puis, ce sont des documents – essentiellement la revue Derrière le miroir– et des archives audiovisuelles inédites qui témoignent de l’attachement du couple à leur activité d’éditeurs d’art et d’imprimeurs. Suivent des esquisses et maquettes de différentes réalisations artistiques : de grands dessins et aquarelles préparatoires aux vitraux d’Ubac et de Bazaine, des gouaches réalisées par Chagall pour la création de la mosaïque et, par Diego Giacometti, deux grands plâtres préfigurant les bas-reliefs des portes et la niche du reliquaire de la sainte. Le parcours s’achève avec une installation de Nina Laisné (Frati Uccelli, 2023), composée de quatre tableaux et d’un dispositif sonore. On pense à l’historien Edgar Wind, qui se demande si un art dévotionnel peut encore être public de nos jours. Sa conclusion, parfaitement applicable à la chapelle Sainte-Roseline, est que la seule peinture religieuse encore possible est celle qui, en appartenant à une personne ou à un petit groupe, fournit à ceux-ci un sujet de méditation.

« Le vœu de Marguerite Maeght »,
Musée des beaux-arts, 9, rue de la République, Draguignan (83), mba-draguignan.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°777 du 1 juillet 2024, avec le titre suivant : Quatre artistes pour une chapelle

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