PPP version 2002

Et oui, 2001, c’est déjà ringard en Suisse, surtout à Genève. Trêve de plaisanterie. Il s’agit du quatrième épisode de « Vivement 2002 », une sélection éclectique d’artistes tant reconnus qu’émergents, organisée par le MAMCO. On y trouve pêle-mêle Stéphane Albert, César, Marcia Hafif, Natacha Lesueur (L’Œil n°521), Paul Noble, J.D. Okai Ojekere (L’Œil n°515), Elfie Semotan, Julia Ventura et Pascal Pinaud. PPP, comme il se surnomme, « Pascal Pinaud Peintre » est de retour. Le facétieux artiste nous revient avec malice dans un scénario artistique certainement pas piqué des vers. Une intervention qui devrait une nouvelle fois nous prouver que l’on peut faire de la peinture sans forcément se cantonner dans les champs du tableau et du médium : de la peinture avec des installations, des sculptures, des objets, des photographies ou des dessins. Vous êtes prévenus, « Pascal Pinaud Peintre » aime les cohabitations riches d’effets de sens, le mélange des genres, le déplacement de la peinture vers d’autres domaines, à travers d’autres procédures. Dans les trois salles qui lui sont allouées par le musée, la peinture est le fil conducteur dans le mélange détonnant de quelques-unes de ses 17 séries « anciennes » toujours en chantier que sont Test’Art, les laques auto, la serre à dessin (montrée dernièrement à la galerie Obadia) ou les marqueteries. Elles se mêlent à d’autres œuvres totalement nouvelles, comme le Kebab à vœux, les Moulins à prière d’angle et le Mât de cocagne, ou peu exposées, à l’instar des Grands écrans, une vision en cinémascope de tableaux vandalisés. Avec ce scénario genevois peu « ordonné », PPP ré-active ses séries avec bonheur pour créer une autre peinture.