Pour un autre art contemporain

Pour la plupart autodidactes, ces artistes suivent leur propre sensibilité et transcrivent sur le papier ou dans le bois leur vision du monde, indépendamment de tout académisme.
Comme le Sénégalais Mamadou Cissé, qui vit à Paris et qui trace minutieusement pendant ses nuits de travail des villes à la géométrie rigoureuse et à l’effet tridimensionnel surprenant. D’autres œuvres restent indissociables du contexte dans lequel elles émergent, puisant dans la mythologie d’un groupe, perpétuant une esthétique ou une technique. Au Nouveau-Mexique, Virgil Ortiz réalise des figures de porcelaine dans la tradition des Indiens Cochitis ; au Mexique, Gregorio Barrio s’empare de l’art coloré des Huichol.

Les textes ainsi que les films proposés en fin de parcours apportent une réflexion sur leurs démarches artistiques, qu’elles soient motivées par une nécessité personnelle ou par une lutte politique. Dans leur grande diversité, les œuvres donnent à voir le pourquoi de la création fondamentalement commun à tous les artistes, qu’ils soient liés ou non à des courants. « En voyant sa forme, je sais tout de suite ce qui correspond à ce morceau de bois […] », raconte José Bezerra. Par sa pratique, hors de toute connaissance théorique, l’artiste brésilien éprouve par lui-même cette intuition d’une forme contenue dans la matière et qui n’attend que le geste de l’artiste pour apparaître.