Plossu rend hommage aux Fresson

La technique du tirage dit « Fresson » a par la suite été perpétuée par Michel Fresson et Jean-François Fresson (petit-fils et arrière-petit-fils), dans l’atelier de la famille à Savigny-sur-Orge, dans l’Essonne. La beauté du procédé, la matière des couleurs sourdes et l’atmosphère qu’il crée, ont séduit nombre de photographes tels que John Batho, Bernard Faucon, Sarah Moon, Dolorès Marat ou Bernard Plossu. C’est en 1967 que ce dernier découvre le procédé Fresson, qu’il a fait sien depuis lors pour ses tirages en couleur. Sylvain Besson, directeur des collections du Musée Nicéphore Niépce, revient avec lui sur ce lien d’amitié que le photographe documente depuis 1970 à travers la vie de l’atelier. Dans l’exposition, on retrouve un extrait de ces images noir et blanc, que Bernard Plossu a souhaité accompagner de celles de sa « famille » de photographes, tous adeptes du tirage Fresson, avec lesquels il part régulièrement en exploration. On découvre ainsi les images de Jean-Claude Couval sur les traces de la Première Guerre mondiale dans les Vosges. Les amitiés tissées aux États-Unis apportent notamment le répertoire d’églises du Nouveau-Mexique de Douglas Keats, auquel le tirage Fresson donne une note impressionniste. Ces photos dialoguent finement avec celles de Bernard Plossu, deux séries issues de ses séjours américains au début des années 1980. L’une est tirée par Michel Fresson, peu de temps avant sa mort, l’autre par son fils, Jean-François. Dans ce parterre très masculin, les déambulations de Laure Vasconi dans d’anciens studios de cinéma aux États-Unis, en Inde et en Italie, trouvent dans le tirage Fresson le procédé le plus juste pour restituer l’ambiance envoûtante de ces lieux.