Succédant à la fondation Speerstra, qui lui consacrait une exposition l’hiver dernier en Suisse, le Consortium de Dijon offre une séance de rattrapage afin d’y découvrir le corpus du sculpteur britannique Phillip King.
La rétrospective plébiscite autant les productions visionnaires des années 1960 que les œuvres des décennies suivantes. Car Phillip King travaille toujours. Presque octogénaire, il n’a rien perdu de ce goût des mélanges de matières détonants, d’un don caractéristique pour la couleur. En 1962, il n’hésite pas avec Rosebud, sculpture conique de fibre de verre, à casser la suprématie de la forme par une couleur rose poudre et une ouverture en forme d’accolade sur un autre cône bleu canard. Shocking ! Il fera de cette figure géométrique du cône l’objet de tous ses désirs et spéculations, le travaillant de façon récurrente avec une contemporanéité déstabilisante.
D’ailleurs, certaines de ses pièces comme Declaration (1961), entre béton et gravillons, ressemblent à s’y méprendre au vocabulaire formel d’un Raphaël Zarka. Si les récentes productions n’ont pas à rougir et n’ont rien d’une concession de commissaire à un artiste âgé, ce sont bien celles de la première décennie de production qui frappent par leur précision et leur outrecuidance dandy. Son usage de la couleur parfaitement déplacé sur des sculptures abstraites simplissimes est une leçon. Phillip King est, à n’en pas douter, un digne représentant de la sculpture britannique. Alors pourquoi a-t-il glissé entre les mailles du filet de l’histoire et du star-système ? C’est l’heure de se rattraper.
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Phillip King séance de rattrapage
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Abonnez-vous dès 1 €« Phillip King », Le Consortium, 37, rue Longvic, Dijon (21), www.leconsortium.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°657 du 1 mai 2013, avec le titre suivant : Phillip King séance de rattrapage