Le turbulent Californien, reconnu bien tardivement par sa patrie, après une première résidence à la Villa Arson en 1994, revient sur les lieux du crime avec, enfin, une rétrospective à sa hauteur. Dans l’univers désenchanté de vidéo et de sculptures de Paul McCarthy, on retrouve avec une jubilation mêlée d’écœurement les tribulations de Pinocchio, de Miss Piggy, d’un Capitaine infernal, d’Heidi et son grand-père, et de sympathiques peluches géantes assemblées dans des positions pour le moins scabreuses, mais toujours dans la bonne humeur. Paul McCarthy, sémillant quinquagénaire, n’a pu échapper aux dérives de la culture américaine, et surtout californienne. Que ce soit la folie consumériste et la junk food, l’omniprésence du « fabuleux » monde « innocent » de Disney, le culte du corps sur la côte Ouest ou l’industrie du cinéma et la télévision de seconde zone, rien n’échappe à la vision déjantée de cet artiste. Dans ses vidéos gore au fétichisme faussement primaire (délire assuré de ketchup, de mayonnaise, de viande crue et de Barbies souillées), ses installations cinétiques hilarantes, en passant par ses réflexions photographiques très critiques sur l’industrie du divertissement, l’American Way of Life et les modèles universaux dictés par Hollywood en prennent pour leur grade. L’exposition de Nice rassemble les témoignages des toutes premières performances réalisées à la fin des années 60 et les sculptures « enfantines » des années 90. On regrettera simplement l’absence de sa pièce maîtresse The Garden (1991), une forêt enchantée victime des assauts sexuels de deux mannequins articulés, qui cristallisait si bien les obsessions de McCarthy.
- NICE, Villa Arson, 20, av. Stephen Liégeard, tél. 04 92 07 73 80, 7 juillet-23 septembre.
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Paul McCarthy, scabreuse jubilation
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°528 du 1 juillet 2001, avec le titre suivant : Paul McCarthy, scabreuse jubilation