Une déclaration d’amour aux arts graphiques : voilà à quoi ressemble cet accrochage conçu par l’auteur et dessinateur franco-suisse Frédéric Pajak, qui vient d’être récompensé par le Grand Prix de la littérature suisse 2021.
Trop rarement, dessins et gravures occupent à eux seuls le devant de la scène. Et plus rarement encore en matière d’art contemporain. Le vaste thème du portrait et de l’autoportrait, fil conducteur choisi pour ce parcours, a peut-être des airs de déjà-vu ; pourtant, il sied particulièrement bien à l’intimité et à la sensibilité véhiculée par ces œuvres sur papier. Faire dialoguer plus de 200 gravures et dessins était un vrai défi, relevé avec brio par Frédéric Pajak, qui a parcouru le riche fonds du Musée Jenisch et des fondations que celui-ci abrite à la recherche de pépites connues ou moins connues, en raisonnant « en dessinateur et non en historien de l’art ». On gardera en mémoire les touchants portraits de famille de Roland Topor, les autoportraits tant nerveux de Tal Coat que méditatifs de Kiki Smith, l’expressivité des visages dessinés par Jean-Baptiste Sécheret ou les impressionnants (mauvais) Garçons de la Suissesse Émilienne Farny. Et l’on aura plaisir à voir ces œuvres figuratives contemporaines mises en écho avec des classiques du genre de la main d’Ingres, de Rembrandt, d’Hodler dessinant sa muse Valentine sur son lit de mort ou de Vallotton scrutant les visages de ses vieux parents. Un exercice de style très personnel, sans autre concept ni visée didactique que le simple plaisir de regarder.
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Par amour du dessin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°745 du 1 juillet 2021, avec le titre suivant : PAR AMOUR DU DESSIN