L’exposition organisée par la Fondation Mapfre, à Madrid, clôture un cycle consacré à l’art italien commencé en 2013.
Articulé en sept sections, ce dernier volet intitulé « Le retour à la beauté » se focalise sur l’origine du « Retour à l’ordre », mouvement qui, durant les années 1920-1930, envahit le champ des arts plastiques en Europe, en Italie autour de la revue Valori Plastici, du réalisme métaphysique de De Chirico et du groupe artistique Novecento. Il se caractérise par la réaction contre les excès de l’avant-garde artistique et par le retour à un certain néoclassicisme en peinture. Dans ce contexte particulier de désarroi propre à l’après-guerre, ce groupe d’artistes redécouvre les principes hérités du passé artistique de leur pays et donne forme à une figuration qui se veut moderne et fondée sur la pureté des formes et l’harmonie de la composition. Carlo Carrà et Gino Severini sont les premiers à renouer avec les conventions classiques du dessin et de la perspective. Mario Tozzi et Renato Paresce, inspirés par les peintres du Quattrocento, proposent des toiles d’une grande rigueur plastique dans une harmonie colorée froide. La fascination de Massimo Campigli pour l’art byzantin et pompéien lui fait réaliser des tableaux peuplés de figures archaïques et stylisées. Le retour au modèle classique pour Mario Sironi s’inscrit quant à lui dans une monumentalité rappelant les peintures des XVe et XVIe siècles. Dans les années 1920, De Chirico prône un retour à la tradition sans renier pour autant la métaphysique. Ce retour peut être considéré comme l’approfondissement d’une inclination manifestée depuis toujours dans son œuvre. Le dénominateur commun de ces œuvres, c’est qu’elles nous font pénétrer dans un monde harmonieux et ordonné, certes, mais désincarné, même lorsque les artistes peignent des portraits. Finalement, celui qui dans cet univers d’une froide beauté introduit de la chaleur est Giorgio Morandi, qui réalise quelques natures mortes métaphysiques marquant une période fugace où il a « flirté » avec cette peinture. Cette exposition déroule de façon intéressante la mémoire artistique d’une époque, mais elle omet toutefois de citer la mémoire politique très sombre à laquelle elle est liée.
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Panorama de la création italienne
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Abonnez-vous dès 1 €Fondation Mapfre, Paseo de Recoletos, 23, Madrid (Espagne), www.fundacionmapfre.org
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°701 du 1 mai 2017, avec le titre suivant : Panorama de la création italienne