À la vue d’une œuvre d’Oswaldo Vigas, quelque chose nous dit qu’il est latino-américain. De fait il y a dans son style un jeu de formes découpées, verticalisées, mêlant angles et rondeurs, brouillant toute référence explicite, qui semblent familières d’artistes comme Wifredo Lam ou Roberto Matta. Il y a là quelque chose d’organique et de construit qui renvoie à l’idée de figures et de corps sans pour autant les désigner de façon narrative. De plus, la palette relève d’une dominante de tons chauds bruns, rouges et verts qui n’est pas sans évoquer celle des fresquistes mexicains. Né au Venezuela en 1926, Oswaldo Vigas, s’il n’a pas la puissance et la singularité d’expression de ses confrères qui ont fait la grandeur de l’histoire de l’art moderne latino-américain, n’en a pas moins accompli une œuvre importante. Peintures, tapisseries, céramiques et sculptures témoignent d’un certain talent dans l’assimilation de qualités plastiques éclectiques. Installé en France de 1952 à 1964, Oswaldo Vigas, qui a noué des liens étroits avec les artistes de l’école de Paris, n’a pas connu la célébrité comme certains de ses pairs. Dame verte ; Réunion de sorciers ; Mutante ; L’Attrapeuse…, son bestiaire, ses démons et ses chimères relèvent pourtant d’un art de la métamorphose à la mesure de celui que célébrait en son temps André Malraux. Dans le cadre de l’Année du Brésil, cette exposition est l’occasion d’aller ainsi à la (re)découverte d’une œuvre emblématique de toute une aventure créatrice qui a fortement marqué le xxe siècle.
« Oswaldo Vigas : « Sortilèges des tropiques », peintures-tapisseries-sculptures- céramiques, 1950-2005 », ANGERS (49), musée Jean Lurçat et de la Tapisserie contemporaine, 4 boulevard Arago, tél. 02 41 24 18 45, 11 juin-13 novembre.
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Oswaldo Vigas, contes et légendes des tropiques
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°572 du 1 septembre 2005, avec le titre suivant : Oswaldo Vigas, contes et légendes des tropiques