Exposition - Dans l’ancienne morgue transformée en 2016 en espace d’expositions d’art contemporain, la ville de Cannes présente une rétrospective de Simon Leibovitz (né en 1982 en Guyane), alias Orsten Groom.
Le parcours du peintre est étonnant : victime à 20 ans, alors qu’il est étudiant aux Beaux-Arts de Paris, d’une rupture d’anévrisme qui le rend amnésique au point d’oublier qu’il est peintre, il retrouvera son école en intégrant les ateliers de François Boisrond et de Jean-Michel Alberola et redémarrera, par conséquent, son travail de peinture en remontant le fil de l’histoire jusqu’à la préhistoire. Au Suquet des artistes, nous découvrons une quarantaine de toiles ardentes et bariolées, souvent de grande taille, sursaturées de signes, de graffs et de couleurs. Beaucoup de bébés s’invitent dans ses tableaux-palimpsestes, l’artiste se penchant tant sur les prémices de l’art et l’art de l’enfance que sur la naissance récente de son premier enfant. Franchement, c’est le genre de peinture figurative expressionniste clivante au possible, à la croisée de Jonathan Meese, de Robert Combas et de Jean-Michel Basquiat : on y adhère ou pas. Mais, si l’on prend la peine de plonger dans cette peinture grotesque, s’épanouissant justement ici dans une espèce de caverne tapissée de fresques murales, on y découvre bien des subtilités. En convoquant, via des citations visuelles, des figures archétypes du monde enfantin (Pinocchio, Alice, Hamelin, le Roi des Aulnes…), Groom dépasse par exemple la simple illustration pour réaliser, en misant innocemment sur la puissance originelle de l’art pictural, une peinture de conteur pariétal touchant la vérité nue de son être-au-monde.
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Orsten Groom, au service de la peinture
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°758 du 1 octobre 2022, avec le titre suivant : Orsten Groom, au service de la peinture