Olivier Debré, 50 ans d’estampes

Il a réalisé en tout trois cents gravures et cent soixante-dix lithographies. La Maison des arts de Châtillon propose un regard sur cette facette de l’un des artistes français les plus substantiels de la seconde moitié du XXe siècle. Dans la première salle, quatorze eaux-fortes et pointes sèches datées de 1948 et 1949 évoquent les premières recherches d’un peintre qui a fait connaissance avec Picasso en 1941 et qui vient de rencontrer des jeunes loups de l’immédiat après-guerre, tels Hartung, Soulages ou de Staël. En ces années de débats conflictuels entre figuration et abstraction, Olivier Debré cristallise dans ses gravures des tensions graphiques tantôt percutantes (Le Flûtiste, eau-forte et pointe sèche, 25 x 32,5 cm, 1949), tantôt d’une énergique délicatesse (Naissance de Vénus, eau-forte, 32,5 x 25 cm), avec déjà cette détermination : emprunter à la réalité visible non pas des formes, mais des forces, pour réinventer des formes. La suite du parcours fait apparaître trois Signes personnages de 1978 et 1986, d’une dynamique simplicité : irrécusable, la couleur s’affirme en maître. Impressionnantes elles-aussi sont les six grandes eaux-fortes et aquatintes Signes personnages (1990), massivement noires sur fond blanc. Dans la dernière salle de l’exposition, trois Xian rouge (1990) mènent  une cavalcade de rouges, jaunes et noirs d’une saisissante énergie.