Art Contemporain - Couleur, lumière, matière et mouvement sont les maîtres mots qui règnent en ce moment à la Fondation Cartier.
Dans cet écrin de verre et de verdure parisien se dressent les installations textiles monumentales d’Olga de Amaral (née en 1932), qui compose ses œuvres en s’inspirant de la nature et de la culture colombienne. L’invitation d’abord est aérienne, le visiteur lève la tête pour se retrouver face à d’immenses murs tissés de 7 mètres sur 8, nouant le lien entre nature et architecture (Muro en rojos, 1982). Le pays natal de l’artiste imprègne ses paysages tissés, dans lesquels elle n’omet pas d’y ajouter du mouvement. Des effets d’optique et de perspective sont les « fils » conducteurs de ses installations, comme les ondulations d’eau dans Entorno quieto 2 (1992), révélées grâce à des tissages entremêlés de percées de lumière. La scénographie signée par Lina Ghotmeh souligne le rapport de l’artiste à la nature en ajoutant la présence de roches au sol, bien que les installations textiles se suffisent à elles-mêmes. D’une salle à l’autre, le visiteur évolue dans une légèreté chromatique avec la série plus récente des « Brumas » (« Les Brumes ») commencée en 2013, représentations métaphoriques de l’eau et de l’air, où un savant jeu de perspective invite à se mouvoir afin de trouver l’angle parfait qui permet de faire apparaître une forme. Au sous-sol, l’exposition se poursuit dans la demi-pénombre – plus intime – obligeant le visiteur à s’approcher de la matière textile qu’Olga de Amaral explore inlassablement sous toutes ses formes. Le lin, la laine mais aussi le crin de cheval, la feuille d’or ou le plastique, elle met tous ces matériaux sur un pied d’égalité. L’or prend progressivement le dessus, jusqu’au Estelas, un ensemble de stèles dorées faisant écho aux civilisations pré-colombiennes et aux plateaux de la cordillère des Andes. Les richesses de son pays, l’artiste les intègre dans ses installations inspirées de l’idéologie Bauhaus, là où la frontière entre l’art et l’artisanat n’existe pas.
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Olga de Amaral, le textile en mouvement
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« Olga de Amaral »,
Fondation Cartier pour l’art contemporain, 261, boulevard Raspail, Paris-14e,
www.fondationcartier.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL
n°782 du 1 janvier 2025, avec le titre suivant : Olga de Amaral, le textile en mouvement