Vingt-deux collectionneurs pour trente-trois artistes contemporains. Les chiffres sont parfois trompeurs : « Engagements, collectionner, partager », l’exposition du Musée de Poitiers reconnue d’intérêt national, s’intéresse davantage à la figure du collectionneur qu’à celle de l’artiste.
Elle est née d’une rencontre, entre le nouveau directeur du musée et l’Arcen (association qui a pour objectif de réunir des fonds de particuliers pour aider des musées à réaliser leurs projets), et d’un désir, celui du collectionneur Michel Poitevin. L’amateur lillois, fameux dans le milieu, comme on dit, voulait faire le point sur le collectionneur made in France vingt ans après que celui-ci ait brillé – par son absence – dans l’exposition « Passions privées » à Paris.
Le principe de l’accrochage poitevin – heureux hasard – est simple : onze collectionneurs désormais « installés » dans le paysage artistique, à l’instar de Gilles Fuchs (président-fondateur de l’Adiaf) et d’Antoine de Galbert (président-fondateur de la Maison rouge) sont conviés à présenter deux artistes importants de leur collection ; puis à inviter à leur tour un jeune collectionneur à présenter un artiste.
Soit vingt-deux collectionneurs pour trente-trois artistes, parmi lesquels des univers aussi différents que celui de Philippe Favier et de Gilles Barbier, de Saâdane Afif et de Mathieu Cherkit, de Jean-Pierre Raynaud et de David Douard, dans une exposition joyeusement foutraque. Mais peu importe, le propos étant d’abord de montrer « l’engagement » du collectionneur. Auprès de qui, de quoi ? Des artistes, pardi ! Et puis un peu des musées, aussi… sans jouer le jeu du marché. Avec ce moment, l’un des plus savoureux de l’exposition, où le visiteur doit passer au milieu de l’installation d’Adrián Melis, Ovation, soit quatre téléviseurs diffusant en boucle les applaudissements de parlementaires européens. L’œuvre, véritable standing ovation au collectionneur, est présentée par Albertine de Galbert, fille de. Qui montre autant d’admiration que d’ironie.
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Ode au collectionneur
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Abonnez-vous dès 1 €Musée Sainte-Croix, rue Jean-Jaurès, Poitiers (86), www.musees-poitiers.org/saintecroix.htm
Légende Photo :
Carlos Aires, Llorando, 2010, collection A. Servais, vue de l’installation au musée Sainte-Croix,
Poitiers. © Carlos Aires, courtesy Aeroplastics, Galeria ADN et Galerie Mario Moroner. Photo : musées de Poitiers/Ch. Vignaud.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°681 du 1 juillet 2015, avec le titre suivant : Ode au collectionneur