Dialogues - Prendre le temps : tel est le défi que cette exposition thématique d’un format peu habituel lance aux visiteurs.
Et pour ce faire, elle regorge d’œuvres stimulantes comme des paires de menottes accrochées en divers points des 1 200 m2 de l’exposition, conçues par l’artiste italienne Monica Bonvicini, offrant la possibilité de pauses « forcées » de 20 minutes à un endroit donné. Le point de départ de cette vaste recherche autour du phénomène temps s’ancre dans un artefact : les montres. La présentation de modèles historiques issus des collections du Musée de l’horlogerie de La Chaux-de-Fonds qui ponctue les six chapitres est mise en regard d’œuvres d’art à proprement parler (peintures, dessins, sculptures, photographies et installations de la Renaissance à la période contemporaine). À certains moments, ce dialogue inédit entre art et horlogerie fonctionne plutôt très bien, comme dans la section dédiée au temps biologique qui aborde le temps qui passe, la vieillesse et la mort, mêlant natures mortes du XVIIe siècle hollandais signées Cornelis de Heem ou Pieter Claesz, gravure de Dürer, crâne de Damien Hirst et des montres et sabliers d’époque que l’on retrouve parfois figurés dans les tableaux. Malheureusement, aussi fascinante que soit la thématique, elle aurait demandé de la « mesure », au risque de produire un effet de saturation et d’accumulation. Dommage en effet que le foisonnement des thèmes associés au temps – de la politique à la physique en passant par l’économie et la philosophie – et les trop multiples pistes de recherche n’affaiblissent la clarté du propos. À plusieurs reprises, le visiteur aurait envie de dire « pause », car beaucoup de ces 230 œuvres de plus de 100 artistes présentées auraient mérité plus de place et de… temps.
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Ô temps, suspends ton vol
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°770 du 1 décembre 2023, avec le titre suivant : Ô temps, suspends ton vol