Pour sa deuxième édition, la Triennale d’art public réunit vingt et un projets, dont huit issus des collections du Centre national des arts plastiques (CNAP).
Cette première salle illustre l’évolution récente de l’œuvre dans l’espace urbain. Celle-ci s’éloigne de l’objet sculptural pour prendre des formes plus diffuses comme la signalétique en céramique conçue pour Limoges par Florian Brillet et Nicolas Lelièvre. D’autres incluent l’usager, telles la rampe de skateboard de Raphaël Zarka ou les assises en bronze d’Agnès Thurnauer. Retenus à la suite d’un appel à projets de la Galerie Fernand Léger, les treize autres projets se situent dans cette perspective inclusive ou en lien avec les enjeux environnementaux. Ces propositions se donnent à voir à travers un ensemble de dessins, maquettes, plans et vidéos. Et même si l’appel à projets ne le spécifiait pas, plusieurs s’inscrivent dans le territoire ivryien, en écho à l’architecture et aux expérimentations constructives de l’après-guerre. Laetitia Delafontaine et Grégory Niel imaginent une zone humide au cœur de la commune, redessinant une topographie poétique : île du Babar, de la Cigogne, Pont des étoiles… Flavie L-T et Sami Trabelsi proposent, eux, une odyssée-performance sur la Seine à bord d’un bateau-sculpture qui relierait Évry à Aubervilliers. Quant aux extensions mobiles de bancs publics d’Alexandra Sà, ils constituent une métaphore, simple et délicate, de l’accueil de l’étranger.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°731 du 1 février 2020, avec le titre suivant : Nouveau souffle pour l’art urbain
