Nîmes contemporaine

La cité du Gard se dote d’un nouvel atout en lançant un rendez-vous dédié à la création contemporaine et en confiant à un jeune tandem (Anna Labouze et Keimis Henni) la direction artistique de sa première édition. La manifestation prend la forme d’une exposition, « La fleur et la force », pensée comme un parcours dans la ville et complétée par une programmation de six temps forts. Le projet des commissaires pour cette Contemporaine de Nîmes met en avant « Une nouvelle jeunesse ». Cet intitulé thématique renvoie à une scène émergente qu’ils connaissent bien pour l’accompagner au quotidien – le binôme a notamment fondé trois résidences d’artistes, à Marseille, Orléans et Pantin. À Nîmes, ils ont souhaité placer au centre de leur réflexion la notion d’héritage culturel et de transmission. Les douze projets de l’exposition principale reposent sur le principe de duos d’artistes et sur un dialogue entre générations. Parmi ces duos, la moitié a opté pour une création à quatre mains : c’est le cas de Delphine Dénéréaz et Sonia Chiambretto qui pavoisent l’avenue Feuchères de messages ; mais aussi de Caroline Mesquita et Laure Prouvost dont l’automate s’anime grâce à la participation du public, de ­Valentin Noujaïm et Ali Cherri, avec un projet vidéo théâtral ; ou encore de Feda Wardak et Tadashi Kawamata qui relient une gouttière et un aqueduc monumental dans les splendides jardins de la fontaine. Certains ont bénéficié du mentorat de leur aîné, tel Rayane Mcirdi, guidé par Virgil Vernier dans la réalisation de son premier court métrage, elliptique mais touchant. D’autres enfin ont puisé leur inspiration dans une œuvre antérieure, telle Jeanne Vicerial avec la peinture de Pierre Soulages ou Neïla Czermak Ichti avec celle de Baya. Le dispositif a le mérite de permettre au public de découvrir de nouveaux talents, tout en ménageant ses repères et en inscrivant cette Contemporaine dans une histoire – de l’art – en cours.