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On prédisait un bicentenaire en demi-teinte ; finalement, la commémoration de la disparition de Napoléon donne lieu à de nombreuses expositions déclinant les innombrables facettes de ce personnage hors du commun.
Sa ville natale ne pouvait rater cet anniversaire et propose une stimulante exposition centrée sur la construction de la légende napoléonienne. Ou plus exactement des légendes, car ce mythe s’est écrit en plusieurs étapes tout au long du XIXe siècle. L’Empereur fut le premier artisan de cette légende dorée, se comparant volontiers à des héros antiques et mettant les arts au service de son image. Mais ce phénomène prit une ampleur sans commune mesure après son trépas. Quantité d’images populaires, de chansons, mais aussi d’objets séditieux perpétuèrent ainsi son souvenir durant la Restauration. Le retour de ses cendres, sous la monarchie de Juillet, et l’engouement nouveau de la génération romantique pour le grand homme, consacrèrent durablement le destin de Napoléon comme un thème incontournable des beaux-arts. Comme le montre le parcours, on ne compte plus le nombre de tableaux historiques, de bustes mais aussi d’objets précieux ou prosaïques à son effigie. Et ce, toutes tendances confondues, de Delaroche à Gérôme en passant par Ingres, Meissonnier et même Rodin, pour ne citer que les plus célèbres. Plus fort encore, Napoléon, qui n’a pas connu le cinéma, a été un des premiers personnages historiques à figurer sur la pellicule et n’a cessé depuis de hanter les salles obscures.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°745 du 1 juillet 2021, avec le titre suivant : Napoléon la légende inoxydable
