Napoléon III et le Shogun

Comme nombre de pays asiatiques, le Japon accordait une importance fondamentale aux cadeaux diplomatiques. Les présents étaient donc choisis avec le plus grand soin et parfois adaptés au goût occidental. En l’espace de quelques années, l’empereur reçut ainsi une dizaine de kakemonos peints sur soie par des artistes officiels, un paravent à fond d’or, mais aussi des œuvres en laque, en cristal et en ivoire. Ces cadeaux exceptionnels ont ensuite été présentés avec les objets chinois et siamois rassemblés par l’impératrice Eugénie au sein de son Musée chinois. Certaines pièces ont ensuite été installées dans le Salon des laques. Longtemps exposé et admiré, cet ensemble a progressivement été oublié. Jusqu’à sa récente redécouverte par une équipe franco-japonaise de chercheurs et de conservateurs. Cette campagne scientifique menée dans le cadre du Festival de l’histoire de l’art, en juin, a permis d’identifier ces pièces, ainsi que leurs motifs iconographiques. Leur provenance et leurs techniques ont également été affinées, et la collection a bénéficié de sa première campagne de restauration, de manière à se dévoiler sous son meilleur jour pour ses retrouvailles avec le public.