Mosset sans Mosset

En participant en 1967 à la constitution du groupe BMPT (Buren, Mosset, Parmentier, Toroni), dont l’objectif était de démystifier la peinture, Olivier Mosset, originaire de Berne, a sauté à pieds joints dans l’histoire. Depuis lors, il n’a cessé de contribuer à l’animer de propositions radicales qui ont agi en modèle pour les générations suivantes. En questionnant la nature et la fonction de l’œuvre d’art, en mettant à plat les processus de sa réalisation, voire en cherchant à atteindre le degré zéro de la peinture, sinon son lieu d’origine.

Sans montrer la moindre de ses œuvres, Le Magasin de Grenoble a choisi de rendre hommage à Olivier Mosset sur le mode du portrait chinois. Pour ce faire, il a rassemblé tout un lot d’œuvres d’artistes de générations différentes, de Donald Alberti à Michael Zahn, en passant par John Armleder, Sylvie Fleury, Christian Robert-Tissot, Alain Dister, etc., et même quelques aînés comme Warhol ou Carl André qui l’ont influencé. L’ensemble s’offre à voir comme une anthologie d’art contemporain à géométrie variable que gouverne une attitude explicitement conceptuelle. S’il interroge l’image et sa fabrication, l’art d’Olivier Mosset n’est jamais narratif ou illustratif ; il repose d’abord et avant tout sur une réflexion de l’objet-peinture comme ready-made assisté. Aussi l’exposition grenobloise est-elle en arrière-plan un hommage à Duchamp signé de ses petits-enfants à travers la démarche de l’un de ses fils.