M/M (Paris) : regard sur une collection

Si nul n’a manqué de remarquer la singularité de la police graphique du Palais de Tokyo, rares sont ceux qui savent qu’elle est signée « M/M (Paris) ». C’est sous ce label que Michael Amzalag et Mathias Augustyniak, graphistes et artistes, signent leurs travaux. Direction artistique et éditoriale, production de clips vidéo, créations de costumes et de décors, le duo a travaillé avec des créateurs aussi divers que la chanteuse Björk, les plasticiens Pierre Huyghe ou Liam Gillick et les stylistes Yamamoto ou
Balenciaga. Le Palais de Tokyo leur a proposé de mettre en scène certaines des œuvres majeures d’une collection d’art contemporain, celle de Dakis Joannou d’Athènes. S’interrogeant sur ce que serait la forme actuelle du « moderne » en art aujourd’hui, à l’ère de la globalisation, M/M (Paris) ont choisi de présenter une sorte de panel de l’art d’aujourd’hui. Conçue comme un « opéra visuel » quelque peu spectaculaire, occupant tous les espaces, l’exposition « Translation » offre un éventail, certes vif et dynamique, mais sans grande surprise. Koons, Cattelan, Beecroft, Kelley, Murakami, Guo-Qiang…, tout le gratin de l’art est là, même un aîné comme Joseph Kosuth. Si l’idée de présenter une collection est toujours excellente parce qu’elle permet de célébrer l’action d’un collectionneur, on peut regretter que le Palais de Tokyo ne soit pas allé chercher à l’intérieur de l’hexagone. Il y a aussi de quoi faire !