Photographie - Cette traversée d’une vingtaine d’années de création est une première pour Claire Chevrier (née en 1963).
Et elle est plus que réussie. À partir de sa monographie Scenery, parue aux éditions Loco l’an dernier, la photographe compose un cheminement dans ce qui l’innerve depuis son travail sur les mégalopoles : la manière dont l’être humain investit un espace organisé, qu’il s’agisse d’une ville, d’une scène de théâtre, d’un lieu de travail ou encore de soins. L’appréhension qu’elle en fait correspond au triple sens, en français, du terme anglais « scenery » : à la fois paysage, décor et mise en scène. Par son travail photographique, Claire Chevrier provoque une série de réflexions sur la manière dont l’individu occupe cet environnement pensé et construit par d’autres.
Chaque espace cristallise des organisations et des expériences passées et présentes, propres à chacun. « Le monde entier est un théâtre, et les hommes et les femmes ne sont que des acteurs ; ils font leur entrée et leur sortie », affirme Shakespeare dans Comme il vous plaira. Scène du Théâtre du peuple à Bussang (Vosges) ouvrant sur une forêt, morceau de roche en Ossétie dissimulant un bunker à la frontière avec la Géorgie, ou tablée d’hommes et de femmes discutant sous un préau : le regard de Claire Chevrier dévoile les dissonances et la violence latente du monde tout en incluant dans le cadre des harmonies. Tirées dans des formats variables, les images de « Scenery » se distinguent par leur composition architecturale et leur chromie raffinée.
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Mise en scène
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°774 du 1 avril 2024, avec le titre suivant : Mise en scène